A 25 ans, plus de deux ans après un premier passage improductif chez Renault (0 point en sept courses), Romain Grosjean retrouve l'élite du sport automobile. Il ne l'avait pas totalement quittée puisqu'il était le troisième pilote de Lotus Renault GP, rebaptisé Lotus, et qu'il était en piste le vendredi en fin de saison. Mais ce retour comme titulaire est quelque part une renaissance. Et dans le même temps, c'est la F1 française qui retrouve un peu plus des couleurs, douze jours après l'annonce de l'arrivée de Charles Pic chez Marussia-Virgin. «Revenir à Enstone dans la peau d'un pilote titulaire me donne le sentiment de rentrer à la maison», savoure le Franco-Suisse qui, comme Pic, est un ancien membre de l'équipe de France FFSA.
La signature de Grosjean ferme la porte au Russe Vitaly Petrov et au Brésilien Bruno Senna, les deux derniers titulaires. «Je leur souhaite toute la réussite pour l'avenir», déclare sobrement le directeur de Lotus Eric Boullier.
«J'ai la sensation que ma saison réussie en GP2 (dont il a été sacré champion) m'a beaucoup aidé à mûrir et que je suis aujourd'hui un pilote beaucoup plus complet que lors de ma première expérience», estime-t-il. «Au cours des douze derniers mois, Romain a montré beaucoup de maturité à travers ses victoires en GP2 et sa progression en tant que troisième pilote avec nous. Il nous a impressionnés lors des séances d'essais libres auxquelles il a participé avec nous à Abu Dhabi et au Brésil», explique le patron Eric Boullier. Ce dernier savait aussi qu'il était plus aisé de re-tenter un pari avec un «jeune pilote français talentueux» une fois obtenue la signature d'un premier pilote du calibre de l'ancien champion du monde Kimi Raïkkönen. «Cela nous aidera à atteindre notre objectif : revenir au sommet», veut croire le propriétaire Gérard Lopez, président de Genii Capital.